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Chronique développement durable

Feb 29, 2024

Délices du Lac-Saint-Jean : l’art de faire plus en développement durable

 

Par Errol Duchaine


Le Canada est le plus important producteur et exportateur de bleuets sauvages au monde. La presque totalité de cette manne bleue est récoltée dans trois provinces, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.  Cela dit, encore aujourd’hui, une très grande proportion de cette production s’en va à l’exportation. Plus de 90% nous disent les chiffres officiels. 

 

Mais il se trouve, au Lac-Saint-Jean, au Québec, une jeune productrice, Émilie Gaudreault, qui a décidé de se lancer dans la transformation de ce fruit, d’en faire beaucoup et de le faire bien. Son histoire est des plus inspirantes. 

 


Une première bleuetière à 15 ans


La propriétaire, Émilie Gaudreault, dont le patronyme ferait d’elle une parfaite Acadienne, s’intéresse aux bleuets depuis son plus jeune âge. Elle est réellement tombée dedans dès l’enfance. Son père comme son grand-père étaient des producteurs de bleuets. C’est à l’âge de 15 ans qu’elle achète sa première bleuetière. Une toute petite parcelle, à peine deux acres, achetées avec l’argent des ventes de bouteilles vides, de livraisons de circulaires et de gardiennage d’enfants. Dès cette époque, nait chez Émilie Gaudreault le désir de donner de la valeur à ses bleuets. 

 

Il lui faudra 10 ans plus pour que son rêve se réalise. C’est en 2014 qu’Émilie Gaudreault achète les Délices du lac, une petite confiturerie qu’elle installe à Albanel, une municipalité d’à peine 2300 habitants au nord-ouest du Lac-Saint-Jean. Une belle aventure commence. Mais au-delà de son intention de donner une valeur ajoutée à ses bleuets, ce qui rend son aventure encore plus singulière c’est qu’elle a créé une entreprise en parfait accord avec les principes de développement durable. Un travail qu’elle ne fera pas seule, tient-elle à préciser, puisque, dès le départ, elle s’est entourée d’une équipe qui a adhéré d’emblée à ces valeurs.  

 


Écolo oui, mais on voulait faire plus


«J’avais pas le goût qu’on soit juste écolo, nous explique Émilie Gaudreault, je voulais qu’on en fasse  plus. J’étais déjà convaincu de l’importance du recyclage et du compostage, ce que je voulais, c’était poser des actions qui adhérent à des valeurs de respect de l’environnement et aussi de respect de mon milieu de vie, et de respect de mes employés. »

Mais comme elle le dit elle-même, ça prend plus que de bonnes intentions pour que ça marche. Elle sait qu’elle a besoin de guide, d’accompagnement et d’une équipe motivée. Alors, en 2017, elle s’inscrit au programme de formation-coaching en développement durable offert par le Centre québécois de développement durable (CQDD) pour comprendre et intégrer les enjeux de durabilité. C’est là qu’elle comprend qu’un plan d’action en DD c’est très différent d’un plan d’affaires.  « C’est d’avoir une charte des valeurs, dit-elle. C’est un plan de développement bien sûr, mais qui nous permet d’analyser chaque décision de l’entreprise en fonction de ces valeurs, et d’enjeux de durabilité prioritaires pour l’entreprise, et cela de l’approvisionnement jusqu’à l’expédition. »

 

Et c’est ce qu’elle fait depuis 7 ans. Elle avouera elle-même que la première année est plus difficile : « Ça demande du temps et de l’argent, mais rapidement quand les nouvelles considérations et les actions sont en place, c’est l’inverse, on sauve du temps et de l’argent et ça donne un sens à ce que l’on fait. » 

 


Tout y passe : de l’approvisionnement à la livraison


La première action a été d’analyser la provenance et la qualité des intrants et des valeurs des fournisseurs. Pour les bleuets, pas de problème. Pour la majorité de ce qu’elle transforme, ce sont les siens ou ceux de voisins et ils sont tous biologiques. Pour le reste, comme pour le sucre de canne par exemple, les recherches ont été laborieuses.  Une véritable saga. Mais une saga profitable qui lui apprendra une chose essentielle qu’elle appliquera à maintes reprises depuis ce temps : l’importance de l’achat collaboratif. 

 

Voici l’histoire du sucre : son fournisseur habituel n’a pas envie de faire d’efforts pour lui garantir le sucre le plus écoresponsable (soit certifié équitable, en plus d’être certifié biologique) et celui qu’il lui propose n’est pas produit de façon équitable. C’est donc elle qui partira à la recherche d’un fournisseur motivé. Une fois trouvée, la quantité dont elle a besoin est trop petite. Le fournisseur ne peut l’approvisionner. Elle décide donc de contacter des transformateurs de sa région qui font un travail semblable au sein. Au final, ils sont 5 entrepreneurs qui décident de tous s’approvisionner auprès de ce fournisseur et du même souffle, de changer à sucre de canne… pour le sucre le plus écoresponsable sur le marché ! Finalement, avec cet achat collectif, le prix de la poche de sucre passe de 75$ à 39.90$! Imaginez presque 50% du prix. Il épargne alors 15 000 $ par année! En plus, en réduisant le nombre d’intermédiaires, on réduit le chemin que parcourent ces intrants. Moins de consommation d’essence. 

 

Ce principe de l’achat responsable, en plus d’être groupé ou collaboratif, Émilie Gaudreault l’applique à plusieurs autres intrants, la pectine de fruits ou le jus de citron. Pour elle, la collaboration elle-même est devenue un modèle d’affaires qui lui a permis d’innover plus rapidement, donc d’accélérer la croissance de son entreprise.   

 

Elle fera le même travail de réflexion et avec les mêmes résultats pour la livraison de ses petits pots de confitures, de ses sauces, de ses tartes et de ses pâtes de fruits. À ce chapitre, ses efforts et ceux de tout un groupe d’entrepreneurs de la région sont à l’origine d’une entreprise de transport mutualisé, Tournant 3F, qui permet d’économiser temps, argent et essence. Mission accomplie!   

 


Une écoconception des emballages


Pour l’emballage, l’entreprise n’a rien ménagé pour que cette étape de la production soit, elle aussi en accord avec ses valeurs. En 2017, l’investissement en écoconception des emballages a été un geste important dans l’histoire de l’entreprise.  « Ça été l’occasion de refaire notre image de marque, mais aussi d’éliminer les sachets de plastiques et de les remplacer par des sachets compostables faits de maïs. On est la première entreprise de la région qui a fait cela », dit-elle fièrement.  Pour les pots de verre, tous les clients peuvent les lui rapporter. Pour les inciter à le faire, Les Délices du lac donnent 1$ par pot rapporté. 


Il y a un an, Les Délices du Lac-Saint-Jean ont aménagé dans de nouveaux locaux. L’aménagement a été pensé en fonction de maximiser les économies d’énergie, et cela, du chauffage jusqu’à l’usage de l’eau pour la stérilisation. Surtout, chaque poste de travail a été conçu pour le mieux-être de chaque membre de l’équipe dans l’exécution de ses tâches. 

 


On n’oublie pas les employés



Mais les efforts d’Émilie Gaudreault et de ses deux associées, Lisette Parée et Marie-Michèle Théberge, ne s’arrêtent pas là. En début de réflexion, elle disait qu’elle voulait faire plus et aussi « pour le respect de ses employés ».  Elle raconte que régulièrement, avec son monde, elle réfléchit à améliorer les procédés pour rendre l’environnement plus agréable et ergonomique ou simplement moins répétitif. « On m’a souvent demandé pourquoi nous n’automatisons pas certaines tâches avec de la machinerie, raconte-t-elle. On ne fera jamais cela pour faire des gains financiers, alléger le dossier RH et gagner en productivité. On le fera si le besoin se fait sentir et que ça devient une solution à nos pratiques de transformation. Pour le moment ce n’est pas le cas. On est une belle équipe, on travaille ensemble et on évolue ensemble. 

 

Quand Émilie Gaudreault nous dit qu’un plan d’action en DD, c’est autre chose qu’un plan d’affaires, on en prend toute la mesure chez elle. Le bilan est impressionnant. Elle a su créer des regroupements de producteurs pour mutualiser des achats et du transport, s’approvisionner de manière plus responsable, attirer des touristes dans son coin de pays, faire rayonner des produits identitaires québécois, conserver un patrimoine gustatif et réaliser son rêve de donner de la valeur à nos petits bleuets.

 

Quand elle parle de son entreprise, Émilie Gaudreault ne parle pas que de chiffres et de bilan financier, elle parle aussi d’avenir et de celles et ceux qui viendront après nous. « On fait tout cela en pensant aux 6 enfants de moins de 10 ans qui gravitent autour de nous au quotidien aux Délices. Nous sommes une entreprise de cœur… et nous aimons penser que nous faisons de notre mieux pour eux. »



Crédit photo :Charles Olivier B.


17 avr., 2024
Chlorophylle : des vêtements et des valeurs en accord avec le temps qu’il fait Par Errol Duchaine Son logo est reconnaissable entre tous. Un lever de soleil sur un horizon vert, vert Chlorophylle. C’est en 1980 qu’est née cette entreprise de vêtements de plein air. À l’origine de cette marque, deux passionnés d’aventures et de grands espaces, Gilles Couët et Laval Tremblay qui se sont associés à Pierre Beaudoin pour créer une des plus belles entreprises de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean qui, aujourd’hui, fait notre fierté à tous. Chlorophylle vient de se doter d’une politique ainsi qu’un d’un plan d’action de développement durable (DD) élaborés avec le support d’experts du Centre québécois en développement durable (CQDD). La démarche est sérieuse, inspirante et parfaitement inscrite dans l’air du temps. Elle vaut la peine qu’on s’y attarde et pour cela, nous nous sommes entretenus avec madame Katie Bouchard, directrice de production. Q : Pourquoi entreprendre maintenant cette démarche de DD? R : Dès la naissance de Chlorophylle au début des années 80, les fondateurs ont toujours eu le souci d’apporter une attention particulière à l’environnement. Plusieurs gestes ont été posés au fil du temps, d’hier à aujourd’hui. Avec l’équipe, nous avions le désir de passer à une vitesse supérieure et nous avions besoin d’être accompagnés pour bien structurer nos actions. C’est ce qui nous a menés vers le Centre québécois de développement durable (CQDD). Q : À l’interne, avez-vous mis sur pied une équipe pour travailler à cette démarche? R : Oui bien sûr, nous avons mobilisé des personnes clés de différents secteurs de l’entreprise : production, finances, direction, communication et marketing. Le mandat accordé était de nous aider à structurer les priorités et surtout, développer notre plan de durabilité. Q : Quelle attention portez-vous et porterez-vous dans l’avenir pour votre approvisionnement en matières premières ? R : Nous avons réalisé que nous avions déjà une bonne note concernant la sphère de l’approvisionnement. Notre équipe de production met déjà beaucoup d’emphase à travailler avec des fournisseurs responsables, c’est-à-dire proposant des matières recyclées et/ou traçables. Cependant, il y a toujours possibilité de s’améliorer et c’est pourquoi nous accorderons aux employés davantage de temps pour les recherches afin de découvrir de nouveaux fournisseurs qui auraient pu passer sous notre loupe ou qui arrivent dans le marché avec des idées innovantes. Également, nous continuerons d’encourager la production locale pour certains items de nos collections et de développer notre réseau en ce sens-là. Q : Est-ce que l’on trouve actuellement sur le marché de nouveaux matériaux performants et plus écoresponsables? R : Oui, on sent vraiment une évolution et un élargissement de l’offre. Si on recule seulement de quelques années, les options de matériaux recyclés étaient beaucoup moins présentes, tandis que maintenant c’est chose courante. On voit aussi beaucoup plus de certifications de traçabilité. Il y a souvent de nouvelles opportunités que l’on saisit parce que chez Chlorophylle on aime l’innovation. Q : Dans une démarche en DD, on met souvent l’accent sur le choix des fournisseurs et des partenaires. Quel travail ferez-vous en ce sens ? R : Nous allons impliquer davantage les fournisseurs locaux pour travailler ensemble afin de faire évoluer positivement les choses. Lorsqu’il y a la possibilité de faire une production locale, il s’agit toujours de notre premier choix. Ce fut le cas pour nos manteaux Chicoutimi et Saguenay, conçus entièrement dans notre région d’origine, le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Nous avons aussi développé nos t-shirts Ours Polaire et Renard avec l’entreprise québécoise carboneutre Attraction et nous remettions en plus 10 $ par chandail à l’organisme SNAP Québec. Ce genre de projet représente toujours des défis, mais demeure très stimulant pour toute l’équipe derrière Chlorophylle. D’ailleurs, nous pouvons vous annoncer en primeur que nous lancerons une production locale sous peu d’une veste polaire, appelée communément « polar », inspirée d’un produit des années 80. Le produit sera disponible à la fin de l’été 2024. Q : Vous produisez de très grandes quantités de vêtements. On imagine facilement que lors d’une production, il peut rester des surplus non utilisés. Cela pourrait se retrouver à la poubelle. Comment éviter cela? R : Nous avons prévu de commencer par travailler nos nouveaux projets avec des surplus de matières non utilisées lors des productions régulières. Nous le faisions à l’occasion, par exemple comme ce fut le cas pour notre habit de neige pour bébé Gabou . Nous ferons l’inventaire des tissus disponibles afin de créer des projets d’économie circulaire. Au-delà des trois « r » (réduire, réutiliser, recycler) nous allons aussi réfléchir davantage avant de lancer un nouveau projet. Est-ce le bon fournisseur avec qui faire ce nouveau produit? Peut-on récupérer un matériau restant et lancer une plus petite production? Q : Parlons transport et emballage. Qu’est-ce que vous faites et ferez à ce chapitre dans des préoccupations de DD? R : Depuis plus de 5 ans maintenant, l’ensemble de notre production est livré par bateau. Nous regroupons le plus possible les envois d’échantillons afin de réduire le nombre de colis. On récupère toutes les boites de carton ce qui fait que nous n’avons pas besoin d’en acheter de nouvelles. Il y a quelques années, nous avons aussi pris la décision d’utiliser des sacs de plastique biodégradables pour emballer les vêtements pour le transport en bateau. Pour le futur, nous allons fixer de nouveaux objectifs afin de réduire les matières résiduelles au niveau de l’emballage. Par exemple, il y a aussi une réflexion en cours afin de trouver les bons partenaires en matière de livraison de colis et/ou retour de marchandise pour réduire notre impact environnemental. Q : Qu’est-ce que c’est que l’investissement responsable pour une entreprise comme la vôtre? R : Avec notre politique d’achat responsable, nous nous assurons que chaque sou dépensé représente un choix plus responsable. On peut penser à un évènement à organiser, un projet d’ouverture de magasin, l’organisation d’un nouvel entrepôt ou des rénovations d’immeubles. Q : J’ai vu que vous avez un nouveau concept de magasin, comment est-ce que ce nouveau concept s’inscrit dans votre démarche en DD? R : Le nouveau concept a été élaboré avant notre démarche en DD, mais déjà, il était fidèle à nos valeurs. Par exemple, nous priorisons les designers intérieurs à proximité du nouveau magasin, nous embauchons des entrepreneurs locaux pour réaliser les travaux. Nous récupèrerons aussi plusieurs meubles et modules d’ancien concept, avant d’acheter de nouveaux mobiliers. S’il y a lieu, nous faisons concevoir les meubles par des artisans du bois de chez nous. Puis, pour les prochains magasins, il y a aussi toute une réflexion en matière d’affichage afin de réduire au maximum l’utilisation du papier et de l’encre. Bref, nous appliquons nos 4 « r » : réduire, réutiliser, recycler… et réfléchir! Q : Vous avez démontré depuis plusieurs années que Chlorophylle est très impliquée dans la communauté. Parlez-nous de votre récolte de manteaux. R : C’est très important pour nous, en tant que marque, mais aussi pour les employés, de redonner à la communauté. Nous avons la chance de travailler dans une industrie qui répond à l’un de nos plus importants besoins, celui de se vêtir, d’être au chaud et confortable. L’évènement « don de manteaux » lancé il y a 5 ans, et qui nous a permis de redonner 1000 manteaux lors de l’édition 2023, démontre à quel point lorsqu’on se mobilise on arrive à de grandes réalisations. Chaque année, nous sommes impatients de relancer la formule et contribuer à cette importante vague de chaleur pour les Québécois.Sinon, lorsque nous avons des vêtements en trop, puisque des organismes ont des besoins criants, nous sommes heureux de pouvoir redonner et aider. Ce fut le cas par exemple, de ces deux palettes de vêtements dans notre entrepôt qui ont été offerts à des Ukrainiens venus s’installer chez nous ou d’autres exemples, comme des organismes pour les enfants dans le besoin vers qui nous envoyons manteaux, bottes ou chaussures. Q : Est-ce que toute cette démarche est compatible avec la rentabilité de l’entreprise et peut même la faire grandir? R : Une telle démarche en DD vise une pérennité de l’entreprise. C’est donc bien évident que cette démarche devient rentable, car on mobilise les employés, ce qui a le potentiel de permettre à ces derniers de grandir avec nous, d’offrir des produits avec de plus grandes valeurs sociales et donc, qui fera en sorte de fidéliser la clientèle envers la marque. Nous sommes très fiers du travail accompli tout en étant conscients que ce n’est que le début d’un beau grand projet. C’est aussi très motivant et rassembleur… Nous ouvrons une nouvelle voie pour les générations futures, celles qui prendront notre relève et continueront de faire évoluer Chlorophylle tout en respectant sa mission et ses valeurs.
02 avr., 2024
KWE Cocktails : des saveurs boréales produites dans le plus grand respect de la forêt Par Errol Duchaine La plupart des Canadiens associent spontanément les pêches à l’éco zone maritime de l’Atlantique (Terre-Neuve et Labrador, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la Gaspésie, au Québec). Avec raison, mais les forêts mixtes constituent également un réservoir important de ressources naturelles et pas seulement pour le bois. Les PFNL (produits forestiers non ligneux) sont également de précieuses matières premières et que l’on peut cueillir de façon écoresponsable. On pense spontanément aux bleuets sauvages aux champignons, mais la très grande variété des plantes forestières peut également être à l’origine de la création de PME. C’est ce que s’est dit Jessica Côté, la fondatrice de KWE Cocktails d’Alma au Québec, qui a fait de la forêt boréale sa partenaire de choix pour l’entreprise qu’elle voulait créer. Son histoire est des plus inspirantes. Un garde-manger qu’elle protège C’est là, en pleine forêt, que Jessica Côté puise tout ce dont elle a besoin pour produire ses sirops et ses breuvages prêts-à-boire. Mais attention, elle tient à préciser que même si elle pourrait y puiser sans compter, elle a choisi de le faire avec retenue, en respectant ce jardin naturel comme si c’était son propre garde-manger. « Je suis d’origine Innu, très jeune j’allais en forêt cueillir avec mes parents et je me suis imprégné de cette culture de respect pour la forêt et les petits fruits », raconte-t-elle. Alors, dès 2017, quand Jessica Côté décide de se lancer dans la commercialisation des saveurs boréales, elle applique ces valeurs qui guident ses pratiques de cueillette à toutes les autres étapes de sa production : les méthodes de transformation, l’emballage, le transport et la gestion des déchets. Tout doit être à la fois écoresponsable et durable. Parlons d’abord de la cueillette puisque tout part de là. Une cueillette responsable, se sont plusieurs considérations. Jessica Côté explique : « Je travaille uniquement avec des cueilleurs formés qui savent où et comment récolter pour garantir la pérennité des plantes. C’est primordial! Il faut aussi en laisser pour les animaux, ne jamais cueillir des espèces menacées et respecter un calendrier très strict. » Elle donne en exemple la récolte du thé du labrador, une plante de sous-bois qu’elle cueille seulement pendant une période de deux semaines afin de respecter sa croissance naturelle et garantir la qualité des arômes du produit. Harmoniser la création avec le développement durable Le défi de la production, c’est de conserver le goût original, mieux encore de le faire exploser sans aucun arôme artificiel ni agent de conservation. 100% naturel, c’est une règle dont la productrice ne déroge jamais. « Ça aussi, c’est du développement durable », soutient-elle. Même quand elle veut donner des saveurs particulières à ses sirops, Jessica Côté cherche à créer ce qu’elle appelle des « palais aromatiques ». En clair, tenter de se rapprocher de la vanille, de la cannelle, ou de l’anis par exemple, mais avec ce qu’elle trouve dans notre patrimoine forestier. Ne lui reste plus qu’à en extraire ces arômes. C’est tout l’art de marier le naturel et le créatif. Et puisque tout est affaire d’extraction, on imagine facilement que les résidus sont importants en fin de parcours. Alors, on doit donner une deuxième vie à ces beaux restes. « On s’est donné comme objectif de réduire d’un déchet par année. On peut les acheminer vers des entreprises locales en agroalimentaires. C’est ce que l’on fait actuellement avec les écorces de citron qui servent à fabriquer du limoncello dans la région. Je mise beaucoup sur l’économie circulaire. » D’autres essais sont en cours avec la pulpe de bleuets et d’autres résidus. Cette pulpe de bleuets vient de la bleuetière familiale dont Jessica Côté est également partenaire. Soulignons que les parents de la jeune entrepreneure ont pris un virage bio il y a plus de 20 ans. On peut dire que la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre. Pas d’improvisation en DD Tout ce travail en parfait accord avec des principes de DD (développement durable) ça ne s’improvise pas, ça se réfléchit et ça se planifie. C’est ce qui s’est passé chez KWE Cocktails, en 2020 l’entreprise a retenu les services du CQDD pour élaborer une véritable stratégie en DD. « On voulait être sûr qu’on n’oubliait rien, nous explique Jessica Côté, autant pour l’approvisionnement, les achats et même la gouvernance. Ce qui est intéressant c’est que l’analyse de nos forces et de nos faiblesses nous a fait prendre conscience que l’on faisait déjà beaucoup de choses, qu’on ne partait pas de zéro. » C’est très souvent ce que l’on découvre avec l’autodiagnostic de l’entreprise. Ici aussi on s’est rendu compte que plusieurs pratiques durables étaient déjà intégrées dans la culture de Kwe. L’entrepreneure admet que même si tout n’a pas été mis en place dès la première année, l'élaboration de cette stratégie est un outil qui aide la prise de décision et oriente les actions de durabilité de son entreprise. « On n’a pas fini d’évoluer, mais on sait où on s’en va », dit-elle. Des choix pour réduire son empreinte environnementale KWE Cocktails compte aujourd’hui plus de 200 points de vente. C’est beaucoup de transport. Jessica Côté en est consciente et c’est pourquoi elle a choisi la voie du transport mutualisé avec plusieurs microbrasseries, et cela autant pour couvrir le territoire régional que pour le reste de la province. Tous leurs contenants sont en verre, pour une question de salubrité alimentaire, de conservation et d’écoresponsabilité. Pour trouver les contenants parfaits, là encore, Jessica Côté s’est fait accompagner. « Nous avons consulté une organisation spécialisée en écoconception, nous dit-elle. Finalement, on n’a pas pu faire produire le contenant qu’on souhaitait au départ, c’était trop compliqué, mais on l’a beaucoup amélioré. Je suis contente, on a réussi à réduire le poids de nos contenants et aussi à en mettre davantage dans une même boîte. » Et bien sûr, tout cela est récupérable et réutilisable. L’entreprise de Jessica côté s’inscrit parfaitement dans cette grande filière de la production d’alcools locaux. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, des quantités importantes d’alcools, de sirops et autres boissons non alcoolisées provenaient de l’étranger. Aujourd’hui, ici dans la région comme ailleurs au Canada, nous pouvons profiter de produits locaux qui valorisent et exploitent durablement des matières premières cueillies dans nos jardins cultivés ou naturels. Jessica Côté est bien décidée à poursuivre et à améliorer ses actions pour qu’elles soient plus écoresponsables. Elle se dit inspirée par des PME, mais également par de grandes entreprises qui amorcent, elles aussi, des changements importants en ce sens. « Je pose de petits gestes, mais chaque geste compte. En fait, on doit tous essayer de faire le maximum avec le minimum de ressources. Mais ce qui est important, ce n’est pas juste de le dire, c’est de le faire ».
22 févr., 2024
Chers collègues de la francophonie terre-neuvienne, Au nom du conseil d'administration d'HORIZON TNL, j'ai le plaisir de vous informer que M. Régis Guyot a accepté le poste de directeur général auprès d'HORIZON TNL, notre association provinciale francophone de développement économique. M. Guyot travaille chez HORIZON TNL depuis 2019, d'abord comme agent de développement, et actuellement comme directeur de l'immigration économique et de l’employabilité. Régis possède une vaste expérience en matière de développement commercial, économique et social et dirigera la mise en œuvre de notre plan stratégique 2024-2028. M. Guyot prendra ses fonctions à compter du 4 mars 2024. Nous aimerions profiter de l'occasion pour remercier notre directeur général sortant, Diego Toledo, pour son leadership et la direction de nos efforts au cours des cinq dernières années, malgré une pandémie, et pour avoir élargi l'équipe d'HORIZON TNL, tout en obtenant d'excellents résultats pour nos communautés à travers la province. Nous lui souhaitons, ainsi qu'à sa famille, nos meilleurs vœux pour leur retour au Québec. Il y a beaucoup à accomplir et à contribuer à notre petite communauté francophone, pour augmenter la main-d'œuvre et développer des opportunités économiques dans toute notre province. HORIZON TNL se réjouit de nouer des partenariats continus avec vos organisations, notre province, le Canada atlantique et notre réseau national dans neuf provinces et trois territoires. Sincèrement, Cyr Couturier Président HORIZON TNL
12 févr., 2024
Le seul garage affichant une Clé verte platine: l’atelier Box 1873 situé dans le parc industriel de Jonquière au Québec.
08 janv., 2024
La mode et le développement durable Travailler dans un secteur d’activités parmi les plus polluants n’est pas une mince affaire. Sa matière principale, le textile, pollue et se retrouve généralement dans les sites d’enfouissement. Pour le consommateur, il demeure difficile de mesurer l’impact du vêtement qu’il achète et de décoder les informations qui relèvent parfois de l’écoblanchiment, et d’autres fois de l’écoresponsabilité. Dans ce contexte, certains commerces ont décidé d’agir et de réfléchir au développement de la mode dans une perspective de durabilité. Il en va ainsi pour Mode Choc , une enseigne vestimentaire québécoise qui rayonne jusqu’au Nouveau-Brunswick. Mode Choc poursuit une démarche amorcée il y a quelques années d’intégration des principes de développement durable à sa stratégie d’affaires et ce, à tous les niveaux de l’organisation. Le souci d’offrir des produits accessibles et issus du commerce responsable fut la bougie d’allumage de l’organisation qui influence, depuis, les choix et les décisions au quotidien. La concertation au service de l’environnement et de la rentabilité C’est en 2012 que Mode Choc amorce sa réflexion sur l’empreinte écologique liée à la fabrication de vêtements. Les gestionnaires partent à la recherche d’un fournisseur capable de produire un coton biologique, générateur de plusieurs bénéfices. Depuis 2020, près de 10 % de leurs collections sont conçues en utilisant un coton certifié Global Organic Textile Standard; une certification qui assure un respect des critères environnementaux et sociaux tout au long de la chaîne de production et d’approvisionnement. « Coûts de l’opération? Presque nul! » nous dit Isabelle Hudon, coordonnatrice à l’amélioration continue. Elle poursuit : « Il s’agit d’une gamme de produits accessibles à notre marché, avec des prix à peine plus élevés que si nous le produisions non bio. Le seul inconvénient, ce sont les délais d’approvisionnement un peu plus longs. Bien que l’engouement commence à se faire sentir auprès de notre clientèle, elle nous permet de passer un message, celui de l’importance que nous accordons à réduire cette fameuse empreinte écologique et à améliorer le cycle de vie de nos produits ». En 2019, ce virage vers un développement durable s’accentue grâce à la mise en place d’un comité de quinze éco-ambassadeurs et ambassadrices. Ce comité est composé du personnel des succursales de Mode Choc et de la direction de l’entreprise. Il permet ainsi de cibler une série de mesures liées à l’utilisation responsable des ressources internes, au bien-être et à la vie sociale. Un principe : réduire, réutiliser, recycler Le plan environnemental concocté par ces éco-ambassadeurs et ambassadrices couvre trois grands principes de la gestion des matières résiduelles : réduire, réutiliser et recycler. De la réduction des emballages, à la réutilisation de divers contenants, en passant par l’amélioration des étiquettes, rien n’est laissé au hasard. Dans certains cas, des choix de design sont faits pour remplacer les œillets en métal par des ouvertures brodées afin de faciliter le recyclage. Mode Choc lance aussi une campagne « Ici j’apporte mon sac » qui permet de réduire de moitié l’utilisation des sacs de plastique en magasin. Enfin, les vêtements endommagés ne se retrouvent plus dans les bacs à ordures puisqu’ils sont plutôt réparés ou offerts en don à des organismes. Réduire ses émissions de GES Mode Choc a également remis plus de 100 000 $ en 4 ans en compensation carbone à une organisation spécialisée, avec laquelle elle collabore depuis 2014. Jessika Roussy, copropriétaire et codirectrice générale de Mode Choc, rappelle que diminuer ses émissions de GES reste la pratique la plus durable. Selon elle, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par des spécialistes dans la réalisation de son diagnostic et de son plan d’action de développement durable. Un volet social au cœur de la stratégie d’affaires Dans la stratégie d’affaires de Mode Choc, le volet social du développement durable s’exprime également dans la volonté d’entretenir une relation de proximité avec les membres du personnel et les fournisseurs. Elle se traduit de différentes façons à travers le modèle de gouvernance, en faisant notamment une grande place à la relève et à la formation continue. Malgré le fait que les manufacturiers du textile soient situés principalement outre-mer, on retrouve chez Mode Choc bon nombre de modèles confectionnés au Canada. « Développer des relations de proximité, c’est aussi développer une relation de confiance et mieux comprendre la réalité des gens avec qui nous travaillons. Nous croyons qu’elle est essentielle pour atteindre nos objectifs qui consistent à s’adapter au marché de demain, en se donnant comme défi d’être un agent de changement tout en desservant une clientèle de masse », conclut Alexandra Harvey, designer en chef. Crédit photo : Émilie Hébert
06 oct., 2023
Premier festival Zéro Déchet à St. John's ! Horizon TNL est fier de s'associer à cet événement novateur qui célèbre la croissance durable, la vie éco-consciente et la réduction des déchets. Le premier festival Zéro Déchet se tiendra à St. John's le dimanche 15 octobre 2023, de 10 h à 17 h au Centre des Grands Vents, et promet d'être un rassemblement inspirant de personnes déterminées à avoir un impact positif sur l'environnement. À quoi s'attendre : une journée remplie d'ateliers interactifs, de discussions informatives et d'activités engageantes centrées sur la réduction des déchets et l'adoption de pratiques éco-responsables. Le festival mettra en valeur : Des intervenants spécialisés: des spécialistes et des personnalités influentes du mouvement zéro déchet et du développement durable qui partageront leurs connaissances et leurs points de vue. Des ateliers et des présentations: des techniques novatrices de réduction des déchets, des projets de bricolage, de recyclage, de compostage et bien d'autres façons de réduire votre empreinte écologique. Un marché éco-responsables: animé par des marchands éco-conscients qui proposent des produits durables, des alternatives au plastique, des produits essentiels sans déchets et des produits d'origine locale. Des activités familiales: des promenades dans la nature, des installations artistiques, des jeux éducatifs et des spectacles en direct inspirant le goût d'adopter des pratiques respectueuses de l'environnement. L'engagement communautaire: finalement, une occasion unique de rencontrer des gens, des organismes et des groupes communautaires passionnés par la préservation de l'environnement. Pour en savoir plus sur le festival Zéro Déchet et pour vous procurer des billets pour les ateliers, dirigez-vous vers la page du festival ici: https://www.stjohnstoollibrary.ca/zero-waste-festival
main-d'œuvre diverse
05 oct., 2023
Un facteur d'attraction et de rétention de la main-d'œuvre : le développement durable! Dans un contexte de vieillissement de la population active, de raréfaction de la main-d’œuvre qualifiée et de compétitivité accrue entre les organisations, les entreprises se doivent d’être innovantes dans leur stratégie d’attractivité et de rétention des employés, notamment pour ceux nés après 1990 et connus pour leur fort intérêt envers les enjeux environnementaux et sociétaux. Une enquête réalisée au Québec par KPMG [1] révélait d’ailleurs en 2022 que 72 % des répondants considèrent une organisation comme un employeur de choix lorsqu’elle prend position sur un enjeu de société qui les touche et qui s’accorde avec leurs valeurs. En 2021, une enquête auprès des Canadiens révélait que 51 % des sondés étaient influencés par la démarche en développement durable d’une entreprise quand il s’agissait de postuler dans cette organisation [2]. Cette attractivité se transforme en fidélisation lorsque leur organisation fait preuve d’une grande implication et d’une prise de position affirmée pour les causes qui les rejoignent. Pour approfondir le sujet, il est possible de prendre connaissance d’un webinaire spécifique qui s’est tenu le 13 septembre dernier. Nous vous présentons ici quelques conclusions d’un portrait sur les aspirations de la main-d’œuvre au Québec qui met en lumière le levier du développement durable.[3] [4] Vous aurez l'occasion d'entendre le parcours d'une entrepreneure de la région, Émilie Gaudreault, co-propriétaire de l'entreprise Les délices du Lac-Saint-Jean. Cette entreprise a décidé d'intégrer les principes du développement durable pour amener la culture du bleuet à un autre niveau au travers d’un cheminement unique et inspirant. Sans surprise, l’obtention de meilleures conditions de travail (salaires et avantages sociaux) fait partie des facteurs déterminants d’attraction, de rétention et de mobilité pour 78 % de la main-d’œuvre. Ce critère est particulièrement important pour la génération Z, alors que 96 % des jeunes âgés de 15 à 17 ans en ont fait mention. Un autre élément incontournable est le développement des compétences en continu, alors que près du tiers des employés n’y aurait pas accès. Levier déterminant du développement durable Ce rapport met également en évidence l'importance accordée par les employés aux éléments suivants : la responsabilité sociale de l'employeur (pour 85 % des personnes interrogées), son bilan éthique (82 %), son bilan environnemental (71 %) et sa gestion de la diversité (71 %). Concernant la génération montante des 15 à 17 ans, leur aspiration est de travailler dans un environnement qui est en harmonie avec la protection de l'environnement. Les attentes des jeunes millénariaux vont toutes dans la même direction : 98 % d'entre eux souhaitent vivre en accord avec leurs valeurs et 91 % désirent protéger l'environnement. À la lecture de ces statistiques, la mise en œuvre d’actions concrètes liées au développement durable dans les entreprises ressort de plus en plus clairement comme étant bénéfiques pour favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. Attractivité et rétention Le développement durable, comme approche de gestion, implique de mettre de l’avant des solutions d’affaires qui ont des retombées bénéfiques autant sur les travailleurs, que sur la collectivité et l’environnement. Cet engagement des entreprises est au cœur des préoccupations de la main-d’œuvre d’aujourd’hui. Il est d’ailleurs démontré que les diplômés étaient prêts à accepter une baisse de salaire significative pour travailler dans une entreprise socialement responsable. L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréées confirme également que lorsque les organisations s’engagent dans une démarche de développement durable, cela favorise la mobilisation des employés et le développement d’un sentiment d’appartenance, réduisant indirectement le taux de roulement et les coûts de remplacement de la main-d’œuvre. En somme, les sondages révèlent que l'adoption d'une démarche de développement durable est l'une des voies à suivre pour les employeurs. Il est important de noter que cette approche ne doit pas exclure le nouveau groupe d'employés "seniors" qui partagent également ces valeurs et cherchent à faire une différence pour les générations futures. La situation des employés seniors est également un aspect important à considérer. Ces employés, qui font partie de la génération plus âgée sur le marché du travail, sont de plus en plus conscients des enjeux liés à la responsabilité sociale et environnementale. Ils sont motivés à adopter des pratiques durables et à contribuer positivement à la société. Leur expérience et leur expertise peuvent être précieuses pour les entreprises qui cherchent à mettre en place des initiatives de développement durable. En conclusion, les démarches de développement durable offrent une occasion pour les employeurs de se démarquer auprès de la main-d'œuvre, tant auprès des jeunes talents que des employés seniors. En intégrant les valeurs de durabilité et de responsabilité sociale, les entreprises peuvent créer un environnement de travail attractif et engagé pour toutes les générations. Cependant, il est crucial de faire preuve de prudence et d'éviter toute forme de représentation trompeuse ou d’écoblanchiment lors de la description des activités de l'entreprise. Autrement, de telles pratiques pourraient engendrer davantage de déception que de mobilisation parmi les employés. ----------------- [1] Enquête sur l’intégration du développement durable au sein des entreprises québécoises publié par KPMG en 2022 : Focus Québec 2025 : Réalisons-le [2] https://www.capterra.ca/blog/2229/sustainability-in-canada-consumers [3] Ce document a été réalisé en 2019 pour la Commission des partenaires du marché du travail du Québec. Il découle d’une vaste consultation qui offre un regard éclairé sur les enjeux de la main-d’œuvre au Québec. Pas moins de 6 290 Québécois, 502 gestionnaires d’entreprises et 500 jeunes âgés de 15 et 17 ans ont ainsi été consultés pour mieux comprendre leurs préoccupations face au marché du travail. [4] La Commission des partenaires du marché du travail est une instance nationale de concertation qui contribue à l’élaboration des politiques et mesures gouvernementales dans les domaines de la main-d’œuvre et de l’emploi. Elle réunit des représentants des employeurs, de la main-d’œuvre, du milieu de l’enseignement, des organismes communautaires et de certains ministères à vocation économique et sociale. Source : https://pratiquesrh.com/
12 juill., 2023
Fini les plastiques à usage unique! Le règlement interdisant les plastiques à usage unique, publié par le gouvernement du Canada en juin 2022, est entré en vigueur en décembre 2022. L’avez-vous ressenti dans votre consommation? Le subissez-vous dans votre opération? Dans cet article, on vous propose de décrypter le règlement et de voir les options qui s’offrent à vous en tant qu’entreprise ou organisme. Que dit le règlement? Le Règlement interdisant les plastiques à usage unique fait partie du plan global du gouvernement du Canada pour lutter contre la pollution, atteindre son objectif de zéro déchet de plastique d’ici 2030 et contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Depuis le 20 décembre 2022, la fabrication et l’importation pour la vente au Canada des sacs d’emplettes, des ustensiles, des récipients alimentaires, des bâtonnets à mélanger et des pailles droites sont interdites. Précisons que les récipients alimentaires incluent les récipients à clapet ou couvercle, les boîtes, les gobelets, les assiettes et les bols fabriqués dans un des matériaux suivants : mousse de polystyrène expansé, mousse de polystyrène extrudé, chlorure de polyvinyle, noir de carbone ou plastique oxodégradable. Le règlement prendra plus de mordant, puisqu’en décembre 2023 tous ces produits seront interdits à la vente. Depuis juin 2023, on a ajouté à la liste des interdits de fabrication et d’importation les anneaux pour emballage de boissons. Ils seront également interdits à la vente dans moins d’un an: à partir du 20 juin 2024, tout comme les pailles flexibles emballées avec des contenants de boissons (sauf dans certains cas pour les pailles flexibles, par exemple dans les hôpitaux). Enfin, à partir de décembre 2025, la vente pour l’exportation de tous les produits mentionnés ci-haut sera définitivement interdite. Quelles alternatives avez-vous en tant qu’entreprise ou organisme? La première alternative à laquelle on pense est de trouver des solutions de rechange aux articles interdits. Pour vous inspirer, nous vous conseillons un guide des bonnes pratiques à implanter proposé par le guichet unique pour la transition alimentaire (GUTA), organisme basé à Montréal. En effet, il donne des solutions concrètes pour chacun des articles visés par le règlement. Pour aller plus loin, le gouvernement a mis en place des aides financières pour stimuler l’innovation et la modernisation des entreprises dans leur transition vers le bannissement de ces accessoires de plastique. Par exemple, au Québec, une part importante de ces mesures sont prises en charge par Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC). Finalement, lorsque vous réfléchirez aux changements que vous devrez faire pour remplacer l’utilisation de plastique à usage unique dans votre entreprise, gardez en tête comme motivation que cet effort commun va contribuer à « éliminer 1,3 million de tonnes de produits de plastique difficiles à recycler de nos sites d’enfouissement », selon ce qu’a estimé le gouvernement du Canada, lors de l’annonce publique du règlement. Bonne chance dans cette transition !
par Eric Tremblay 28 avr., 2023
Lancement du projet IMPACT, pour stimuler l’adoption de pratiques de développement durable par les organisations francophones des provinces de l’Atlantique Moncton, le 28 avril 2023 - Le projet IMPACT, vers une économie responsable et durable en Atlantique, a officiellement été lancé ce matin à Moncton lors d’une conférence de presse. IMPACT a pour objectif d’accroître la performance et la compétitivité des entreprises et autres organisations des communautés francophones et acadiennes des provinces de l’Atlantique en les aidant à mieux se positionner face aux nouvelles attentes du marché et de la société en matière de durabilité. Il est animé par les quatre RDÉE (Réseau de développement économique et d’employabilité) de l’Atlantique, le Centre québécois de développement durable (CQDD) et le RDÉE Canada. Ces partenaires étaient fiers d’annoncer le lancement officiel du projet, en présence de Madame Ginette Petitpas Taylor, députée de Moncton—Riverview—Dieppe, Nouveau-Brunswick, ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APECA), ainsi que de Madame Maud-Andrée Lefebvre, cheffe de poste du Bureau du Québec dans les Provinces atlantiques du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes (SQRC). « Les communautés acadiennes et francophones ont une influence considérable sur la réussite économique du Canada atlantique. C’est pourquoi l’APECA est fière de contribuer à ce projet à la hauteur de 1,6 million de dollars, par l’entremise du Programme de croissance économique régionale par l’innovation. En aidant les entrepreneurs acadiens et francophones à prospérer, à être concurrentiels et à faire croître leurs entreprises au moyen de projets comme IMPACT, nous contribuons à bâtir une économie plus forte et plus inclusive pour l’ensemble de la population du Canada atlantique. » - L’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’APECA « Le développement durable étant devenu une obligation morale pour toute organisation ayant un impact direct sur l'environnement ou au sein de leur communauté, Horizon TNL est fier de pouvoir offrir un service d'aide-conseil en la matière aux organismes et entreprises de Terre-Neuve-et-Labrador! » - Diego Toledo, directeur général, Horizon TNL Au cours des quatre prochaines années, le projet IMPACT s’incarnera à travers plusieurs initiatives pour informer les gestionnaires d’entreprises et autres organisations francophones de l’Atlantique des occasions de passer à l’action en matière de durabilité et de les soutenir dans le passage à l’action : - La diffusion d’informations pertinentes destinées aux gestionnaires; - L’organisation de séances d’information et de webinaires sur les implications du développement durable en entreprise, incluant des témoignages d’entrepreneur(e)s qui ont pris le virage et de grands acheteurs qui privilégient les fournisseurs engagés dans la durabilité; - Un programme de formation et d’accompagnement sur mesure destiné aux gestionnaires de 50 organisations souhaitant se doter d’une stratégie de durabilité; - La mise en place de programmes de reconnaissance, etc. Pour ce faire, le CQDD, un leader au Québec dans le domaine, transmettra ses connaissances et son expertise aux RDÉE de l’Atlantique pour le développement d’une nouvelle expertise pour accompagner les organisations francophones des provinces maritimes. « On observe au Canada de plus en plus d’attentes envers des produits et pratiques d’affaires écoresponsables. Les consommateurs, les grands acheteurs, les investisseurs et même la main-d’œuvre nous envoient des signaux forts en ce sens ce qui implique de revoir nos pratiques d’affaires dans un contexte de changements climatiques et de perte de biodiversité. La durabilité est maintenant un impératif d’affaires, et nous souhaitions soutenir les RDÉE de l’Atlantique à accompagner les organisations francophones dans cette incontournable transition. IMPACT nous permettra de leur transférer l’expertise que nous avons développée depuis plus de 30 ans. » - Nicolas Gagnon, directeur général du CQDD « Les exigences du marché et des consommateurs sur le plan de la durabilité sont de plus en plus élevées. En soutenant le transfert de l’expertise québécoise en la matière vers les entreprises francophones des provinces de l’Atlantique, le gouvernement du Québec favorise l’essor de nos économies et la préservation de l’environnement. Les retombées se feront sentir à la fois à court terme et dans l’avenir. Une bonne nouvelle autant pour nos entrepreneurs que pour les générations futures! » - Maud-Andrée Lefebvre, cheffe de poste du Bureau du Québec dans les Provinces atlantiques « La philosophie du développement durable repose sur 3 piliers: l'environnement, le social, et l'économie. Sans l'implication des entreprises, l'objectif d'un mode de vie plus écoresponsable serait vain. Ce constat a poussé le RDÉE Canada à inscrire dès 2017 le développement durable parmi ses priorités stratégiques. Avec le nouveau projet Impact, les membres du réseau implantés dans la région Atlantique proposent aux acteurs économiques francophones un appui pour les aider à prendre le chemin vers un cycle plus vertueux. Nous sommes convaincus que cette initiative sera une source d'inspiration pour d'autres communautés et organismes. » - Jean-Guy Bigeau, PDG du RDÉE Canada Pour les organisations intéressées à en savoir plus sur le projet IMPACT suivez les communications du RDÉE de votre territoire dans les prochaines semaines pour ne rien manquer. -30- Pour de plus amples renseignements : Sabrine Adjinakou Conseillère en développement durable Horizon TNL (709) 765-4623 durable@horizontnl.ca impact-developpement-durable
par Eric Tremblay 19 oct., 2022
Lors de son évènement de "Speed Interview" (entretiens rapides en ligne) que l’organisme a animé le 18 octobre dernier pour ses 20 clients-chercheurs d’emploi, 11 de ceux-ci ont été retenus pour une prochaine étape dans le processus d’embauche avec l’employeur invité, la banque RBC. Résultat d’un travail d’équipe bien rodé, les agents du département d’employabilité sont excités de constater que son service de jumelage entre candidats et employeurs porte fruit. Encore tout chaud de ce succès, Horizon TNL se prépare à se rendre à Destination Canada à Paris et Rabat en novembre pour continuer sa mission de recrutement au niveau international. Après les évènements de Destination Canada, et avec l'appui de l'APÉCA et du gouvernement provincial, les agents d’employabilité de l’organisme vont ensuite nouer des ententes avec des institutions postsecondaires ciblées en Europe. L’objectif est de créer de nouveaux canaux de communication avec la relève dans les secteurs en demande comme l'éducation, l'hôtellerie, la santé, et la technologie de pointe entre autres, afin d’attirer de la main-d'œuvre qualifiée dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador. À suivre...
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